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dans la biosphère par la matière vivante verte. Cette coïncidence pourrait servir de point de départ pour les tentatives d’une explication au verdissement de la Terre.

L’énergie solaire absorbée par les organismes ne constitue qu’une petite partie de celle qui tombe sur la surface terrestre ; celle-ci ne reçoit de son côté qu’une fraction insignifiante de tous les rayonnements du Soleil. Selon S. Arrhénius, la Terre ne reçoit du Soleil que 1,66 × 1021 grandes calories par an, tandis que le Soleil en dégage annuellement 4 × 1030.

Cette énergie cosmique est la seule dont on puisse tenir compte en l’état actuel de nos connaissances. Il est peu probable que la radiation de toutes les étoiles atteignant la surface terrestre dépasse sensiblement 3,1 × 105 pour 100 de celle du Soleil, comme I. Newton l’a déjà démontré. Prenant en considération la radiation de toutes les planètes et de la Lune, dont une grande partie est un rayonnement solaire réfléchi, la part d’énergie que la Terre obtient ainsi n’atteindra pas 1/100 pour 100 de l’énergie totale que la surface terrestre reçoit du Soleil.

Une part considérable de cette énergie est absorbée par l’enveloppe terrestre supérieure, l’atmosphère ; 40 pour 100 seulement, 6,7 × 1020 calories, atteignent la surface terrestre et se trouvent ainsi à la disposition de la végétation verte.

Les processus thermiques de l’écorce terrestre, et le régime thermique de l’Océan et de l’atmosphère absorbent la part principale de cette énergie. La matière vivante en absorbe aussi une part considérable sous forme thermique, que nous n’évaluons pas dans le bilan du travail chimique de la vie. Mais il va sans dire que cette énergie joue un rôle immense dans la création de la vie dans la biosphère. Cependant, cette énergie ne se manifeste pas de façon directe par la