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correspondrait de par l’ordre de sa manifestation aux phénomènes cosmiques planétaires.

Il est hors de doute que même sur la Terre ferme, la superficie de la couche verte absorbant les rayons solaires surpasse en moyenne plus de cent fois, lors de sa manifestation maxima, la surface terrestre couverte de végétation. L’énorme superficie verte de l’Océan mondial, composée d’un ensemble puissant — de 400 mètres environ — de couches superposées d’algues unicellulaires excède la superficie de l’Océan. Sur le passage du rayon solaire se crée une surface continue de transformateurs chlorophylliens microscopiques, supérieure ou sensiblement égale à celle de Jupiter la plus grande planète du système solaire. La surface de la Terre est de 5,1 × 108 kilomètres carrés ; celle de Jupiter de 6,3 × 1010 kilomètres carrés ; en admettant que 5 pour 100 de la surface de notre planète soit dépouillée de végétation verte, et que la surface qui absorbe le rayon solaire doive être agrandie, par suite de la multiplication de sa végétation verte, de 100 à 500 fois, la surface verte, dans sa manifestation maxima, correspond à 5,1 × 1010 — 2,55 × 1011 kilomètres carrés.

Il est peu probable que ces nombres soient accidentels et que le mécanisme en question ne soit pas en relation étroite avec la structure cosmique de la biosphère. Il doit se trouver en rapport avec le caractère et la quantité de la radiation solaire.

La surface de la Terre représente un peu moins de 10−2 pour 100 de celle du Soleil (8,6 × 10−3 pour 100). La surface verte de son appareil transformateur donne déjà des nombres d’un autre ordre, qui s’élèvent à 0,86 — 4,2 pour 100 de la surface du Soleil.


57. — L’ordre de ces nombres correspond évidemment à celui de la partie de l’énergie solaire accaparée