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vertes, bleues, brunes, rouges se succèdent en ordre régulier dans leur habitat selon la profondeur ; les phycochromacées rouges utilisent les dernières traces de lumière solaire non absorbée par l’eau, ses rayons bleus. Comme le démontre W. Engelmann, toutes ces algues de différentes couleurs sont appropriées à une photosynthèse maxima dans les conditions des rayonnements lumineux propres au domaine de leur vie.

Une telle succession d’organismes dans l’ordre de la profondeur est observée partout dans l’hydrosphère. Par endroits sur les rivages ou près des bas-fonds ou dans les structures particulières, liées à l’histoire géologiques telles que la mer des Sargasses de l’Océan Atlantique, le plancton invisible à l’œil nu est intensifié par d’immenses champs flottants ou des forêts d’algues par fois gigantesques et d’herbes, laboratoires chimiques d’énergie bien plus puissants que les plus grands massifs forestiers de la Terre ferme.

Mais la surface qu’ils occupent tous n’est pas considérable : son ordre de grandeur ne dépasse pas quelques centièmes de la surface totale du seul plancton.


56. — En fin de compte, la plus grande partie de la surface de notre planète, l’hydrosphère, est toujours couverte d’une couche ininterrompue de transformateurs verts de l’énergie cosmique ; cette couche se retrouve aussi continuellement sur la plus grande partie des continents ; elle se forme régulièrement sur leurs autres parties à certaines époques de l’année. Les endroits où ne pousse aucune végétation verte, pauvre en vie, les glaciers ou les espaces azoïques privés de vie, forment à peine 5 à 6 pour 100 de la surface terrestre totale. Même en les prenant en considération, la couche de matière verte qui couvre la superficie terrestre occuperait une surface qui non seulement la surpasserait considérablement, mais