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diverses formes des plantes isolées sont destinées à capter à maintes reprises le rayon solaire, à ne pas lui permettre d’échapper aux plastides vertes chlorophylliennes. Il est certain qu’il ne peut généralement tomber sur la surface terrestre (sauf dans les régions constamment ou temporairement azoïques) sans traverser une superficie de matière vivante, qui dépasse jusqu’à une centaine de fois la surface du milieu stérile de matière brute qu’il aurait éclairé en tombant directement sur elle.


55. — La Terre ferme comprend la moins grande partie, 29,2 pour 100 de la face terrestre. La partie principale est occupée par la mer. C’est dans la mer que se concentre la masse principale de la matière vivante verte, transformateur essentiel de l’énergie solaire lumineuse radiante en énergie chimique terrestre active.

La couleur verte de la matière vivante concentrée dans la mer n’est ordinairement pas perçue ; cette matière est dispersée en myriades d’algues vertes unicellulaires microscopiques qui pénètrent partout. Elles nagent librement, en s’agglomérant parfois, se divisant d’autres fois sur la surface infinie de l’Océan qui compte des millions de kilomètres carrés. Elles pénètrent partout où pénètre le rayon solaire, jusqu’à une profondeur de 400 mètres ; tantôt elles sont emportées par des courants superficiels, tantôt elles descendent avec les courants verticaux, mais leurs masses principales sont concentrées à une profondeur de 20 à 50 mètres. Elles montent et descendent, et se trouvent en mouvement perpétuel. Leur multiplication, qui varie selon la température et d’autre condition, devient plus ou moins intense suivant la rotation de la planète autour du Soleil.

Il est hors de doute qu’ici également, le rayonnement lumineux du Soleil est utilisé en entier. Les algues