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la structure de leurs ancêtres, des propriétés préformées, indispensables aux conditions spécifiques du milieu nouveau (L. Cuénot). Cette préformation morphologique n’est que la manifestation des mêmes principes énergétiques de la pression de la vie, principes dont l’ubiquité de la vie est aussi la manifestation.

À chaque moment donné de l’existence de la planète, les surfaces azoïques ou pauvres en vie ont une étendue limitée. Mais elles existent toujours, plus prononcées pour la Terre ferme que pour l’hydrosphère. La cause d’une telle restriction de l’énergie géochimique vitale nous est inconnue, nous ignorons s’il existe une corrélation déterminée et infranchissable entre les forces terrestres contraires à la vie, d’une part, et la force du rayon solaire ou des propriétés inconnues de ses rayonnements, de l’autre.


53. — L’adaptation des plantes vertes en vue d’attirer l’énergie cosmique ne se manifeste pas seulement par leur multiplication. La photosynthèse se produit principalement dans les petites plastides microscopiques, plus petites que les cellules dans lesquelles elles se trouvent. Des myriades de ces petits corps verts sont dispersés dans les plantes et leur donnent l’apparence de la couleur verte.

En examinant n’importe quel organisme vert, on peut nettement distinguer, dans les détails et les traits généraux son adaptation pour attirer tous les rayonnements solaires lumineux qui lui sont accessibles. La surface des feuilles vertes de chaque organisme végétal séparé, est d’une grandeur maxima, et leur distribution dans l’espace est organisée de façon que, pas un seul rayon de lumière n’échappe à l’appareil microscopique de la transformation de l’énergie qui le capte. Le rayon, en tombant sur la Terre, rencontre partout l’organisme qui le guette. Ce mécanisme est mobile,