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tion ; c’est l’organisme vert infime, et non les grosses plantes, qui y constitue une forme vitale stable. On y observe en conséquence et par suite de mêmes causes, une abondance exceptionnelle de vie animale qui assimile rapidement le plancton vert et lui permet ainsi de transformer en masse vivante une quantité d’énergie solaire radiante toujours plus grande.


52. — Ainsi, non seulement le rayon solaire porteur de l’énergie cosmique met en mouvement le mécanisme de la transformation de celle-ci en énergie chimique terrestre, mais il crée la forme même des transformateurs, dont l’ensemble apparaît sous l’aspect de la nature vivante. La force cosmique lui prête un aspect différent sur la terre ferme et dans l’eau, cette même force change ses structures, en déterminant les rapports quantitatifs qui existent entre divers organismes autotrophes et hétérotrophes. Ces phénomènes soumis aux lois de l’équilibre, doivent partout et nécessairement, être exprimés en nombres qu’on commence à peine à connaître.

Cette force cosmique détermine la pression de la vie, provenant de la multiplication (§ 27). On peut considérer cette pression comme la transmission de la force solaire à la surface terrestre. En fait cette pression se fait incessamment sentir dans la vie civilisée. L’homme, en changeant l’aspect de la nature vierge, en débarrassant certaines régions de la Terre ferme de sa végétation verte, doit à chaque pas opposer une résistance à la pression de la vie, exercer un effort, dépenser une énergie équivalente à cette pression, produire du travail. Dès que l’homme cesse de dépenser des forces et des ressources pour défendre ses édifices, débarrassés de végétation verte, ceux-ci sont aussitôt étouffés par une masse d’organismes verts. Ces organismes s’emparent à tout moment, partout