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C’est le rayon solaire qui la produit par son action diverse sur l’eau liquide et transparente d’une part, et la terre solide et opaque de l’autre. Le monde du plancton, qui se multiplie avec l’intensité indiquée et développe une énergie géochimique active maxima, ne caractérise pas seulement les parages océaniques, le plancton règle aussi la manifestation géochimique de toute la vie aqueuse de la terre ferme.

La grandeur δn peut donner une idée de la différence d’énergie que possèdent les matières vivantes que nous comparons, mais leur énergie géochimique se manifeste aussi par la masse et le poids des individus créés. La masse de la matière vivante créée est déterminée par le produit du nombre de ces individus et de leur poids moyen p, soit :

M = p (1 + α)n.

Ce n’est que dans le cas où les petits organismes pourraient réellement produire une plus grande masse de matière dans la biosphère, que leur situation, qui résulte des principes généraux de l’énergétique, deviendrait plus avantageuse que celle des gros organismes.

Car tout système atteint un équilibre stable lorsque son énergie libre devient nulle ou presque, lorsqu’elle se réduit au minimum dans les conditions données, c’est-à-dire quand tout le travail possible dans les conditions du système se produit. Tous les processus de la biosphère et généralement de l’écorce terrestre, ainsi que leur aspect général, sont réellement déterminés par les conditions d’équilibre des systèmes mécaniques auxquels ils peuvent être ramenés.

Le rayon solaire (la radiation solaire), joint à la matière vivante verte de la biosphère, constitue un système de cette espèce. Lorsque le rayon solaire aura produit dans la biosphère un travail maximum et