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une part moins considérable de la vie végétale ; elles sont concentrées près des rivages et dans les points peu profonds accessibles aux rayons solaires ; leurs agglomérations flottantes, comme celles des sargasses de l’Océan Atlantique, se perdent dans l’immensité des parages océaniques.

Les métaphytes vertes prédominent sur la terre ferme ; parmi celles-ci, ce sont les herbes qui se multiplient avec le plus de vitesse, elles possèdent la plus grande énergie géochimique. La vitesse de transmission de la vie de la végétation des arbres semble moindre. Les protistes verts prédominent dans l’Océan.

Il est douteux que la vitesse v dépasse pour les métaphytes des centimètres par seconde ; cette vitesse atteint des milliers de centimètres pour les protistes verts, et dépasse des centaines de fois la force de multiplication des métaphytes. Ce phénomène démontre nettement la différence entre la vie marine et la vie terrestre. Bien que la vie verte soit peut-être moins dominante dans la mer que sur la Terre ferme, la quantité globale de vie verte dans l’Océan, par suite de la prédominance de celui-ci sur notre planète, dépasse néanmoins par sa masse la végétation de Terre ferme.

Les protistes verts de l’Océan sont les principaux transformateurs de l’énergie solaire lumineuse en énergie chimique sur notre planète.


48. — Ce caractère énergétique de la végétation verte de la Terre ferme qui la distingue de la végétation de la mer peut s’exprimer d’une autre façon en nombre exacts.

La formule 2nΔ = Nn (§ 34) donne l’accroissement de l’organisme en 24 heures (α) par la multiplication ; prenons un organisme initial, nous aurons pour lui le premier jour, où n = α :