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moindre que 2,716.1019 (nombre de Loschmidt)[1]. Si la grandeur v était supérieure à 33 100 centimètres-seconde, la quantité des individus provenant de leur multiplication pour les organismes de moindres dimensions que les bactéries (soit de dimensions d’un ordre moins élevé que n × 10−5 centimètres) pourrait dépasser 1019 en un centimètre cube. Par suite de l’existence inévitable d’un échange gazeux entre les molécules gazeuses et les organismes, le nombre des organismes qui absorbent et dégagent les molécules gazeuses, organismes de dimensions comparables à celle des molécules, devrait augmenter à mesure que les dimensions des organismes deviendraient plus petites, avec une vitesse toujours plus grande, qui finirait par devenir invraisemblable.

Au point de vue de nos représentations actuelles, nous arriverons à une absurdité physique.

Si la limitation du nombre des individus contenus dans un centimètre cube, détermine les dimensions minima d’un organisme et pose ainsi la limite maxima de Δ et de v, les rapports constants et nécessaires entre le nombre des individus et celui des molécules gazeuses contenues dans le volume donné, les phénomènes de respiration jouent un rôle encore plus grand, se manifestent constamment dans les phénomènes de la multiplication.

La respiration règle évidemment tout ce processus à la surface terrestre, elle établit des rapports mutuels entre les nombres d’organismes de diverse fécondité, détermine d’une façon analogue à celle de la tempéra-

  1. Les microbes habitent un milieu gazeux qui, à 0° et 760 millimètres ne peut contenir plus de 2,7 × 1019 molécules ; en présence de bactéries, le nombre de molécules gazeuses par centimètre cube doit être moindre. Un centimètre cube de liquide — habitat des microbes — doit contenir beaucoup moins de molécules gazeuses que 1019 : il ne peut contenir en même temps un nombre du même ordre de microbes.