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généralisations empiriques qui n’ont jusqu’à présent que peu attiré l’attention et dont la pensée scientifique n’a pas suffisamment tenu compte.

La première de ces généralisations indique que les gaz de la biosphère sont identiques à ceux créés par l’échange gazeux des organismes vivants. Ce sont ces gaz seuls qui, en quantité notable existent dans la biosphère : O2, N2, CO2, H2O, H2, CH4, NH3. Le fait ne peut être accidentel.

D’autre part, tout l’oxygène libre de la biosphère n’est créé à la surface terrestre que par suite de l’échange gazeux des plantes vertes. Cet oxygène libre est la source principale de l’énergie chimique libre de la biosphère.

Enfin, la quantité de cet oxygène libre dans la biosphère, égale à 1,5 × 1021 grammes, est un nombre du même ordre que la quantité de matière vivante qui existe, et est liée à elle par un lien indissoluble ; elle est évaluée à 1020-1021 grammes. Ces deux évaluations ont été obtenues indépendamment l’une de l’autre.

Ce lien étroit des gaz terrestres avec la vie démontre indubitablement que l’échange gazeux des organismes, en premier lieu leur respiration, doivent avoir une importance primordiale dans le régime gazeux de la biosphère, autrement dit : être un phénomène planétaire.


43. — Cet échange gazeux, la respiration, détermine l’intensité de la multiplication ; il pose des limites aux valeurs de v et de Δ qui ne peuvent dépasser les limites qui enfreignent les propriétés des gaz.

Nous avons déjà indiqué (§ 29) que le nombre d’organismes pouvant exister dans un centimètre cube du milieu, doit être moins élevé que le nombre des molécules gazeuses qui y sont contenues, c’est-à-dire être