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les vitesses de transmission de la vie de tous les autres organismes. Ces vitesses sont reliées d’un rapport évident avec les dimensions de l’organisme, et dans les cas plus simples (par exemple pour les organismes dont la forme se rapproche d’une sphère), ce rapport des dimensions de l’organisme avec sa vitesse v peut dès maintenant s’exprimer en une formule mathématique. Or, l’existence d’un rapport mathématique déterminé dans tous les cas sans exception, répond à la généralisation empirique ancienne dont il a été question plus haut.


40. — La vitesse de transmission de la vie, donne une idée nette de l’énergie de la vie dans la biosphère, et du travail qu’elle y produit, mais elle ne peut à elle seule déterminer cette énergie. Il faut encore prendre en considération la masse de l’organisme dont l’énergie d’effusion dans la biosphère est exprimée par la vitesse v.

La formule p v2/2 (où p est le poids moyen de l’organisme[1] et v la vitesse de transmission de l’énergie géochimique) donne l’expression de l’énergie géochimique cinétique de la matière vivante. Considérée dans son rapport avec une surface ou un volume déterminé de la biosphère, cette formule est celle du travail chimique qui peut être produit par l’espèce, ou la race d’organismes donnés dans les processus géochimiques, qui se développent sur cette surface ou dans ce volume.

  1. L’expression p du poids moyen de l’organisme d’une espèce (resp. poids moyen d’un élément de la matière vivante homogène) peut, et logiquement doit, être remplacée par celle du nombre moyen des atomes qui correspondent à l’individu de l’espèce. C’est ce nombre τ d’atomes, et non le poids, qui est un phénomène réel et qui doit nous intéresser dans l’état actuel de nos connaissances. Il ne peut malheureusement être calculé que dans les cas exceptionnels faute d’analyses chimiques élémentaires des organismes.