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chaque organisme, selon le caractère de son processus de multiplication.

Une suite nécessaire de ce principe, c’est la limitation de toutes les grandeurs qui déterminent les phénomènes de multiplication des organismes dans la biosphère. Il doit exister des nombres maxima d’individus pouvant être créés par différentes matières vivantes. Ces nombres Nmax doivent être finaux et caractéristiques pour chaque espèce ou race. Les vitesses de transmission de la vie doivent être renfermées dans des limites exactes et déterminées, jamais incapables d’être dépassées. Enfin, les grandeurs Δ des progressions géométriques de la multiplication ont aussi des limites déterminées.

Ces limites sont réglées par deux manifestations de la planète : 1o par ses dimensions ; 2o par la constitution physique du milieu terrestre, liquide ou gazeux, dans lequel la vie se déroule, en premier lieu par les propriétés des gaz et l’échange entre leurs molécules et les organismes.


35. — Arrêtons-nous sur la limitation imposée par les dimensions de la planète.

Nous observons à chaque pas l’influence de ces dimensions. Les surfaces des petits bassins sont très souvent recouvertes de manière ininterrompue par une végétation verte flottante. À nos latitudes, ce sont très souvent les lentilles d’eau vertes, différentes espèces de Lemna. La surface de l’eau devient souvent une couche verte continue sans aucune lacune. Les petites plantes sont étroitement rapprochées l’une de l’autre, leurs lamelles vertes se touchent ; le processus de la multiplication fonctionne, mais un obstacle extérieur l’entrave — tout d’abord le manque de place. Le phénomène ne se manifeste que lorsque, par suite de diverses causes extérieures, des-