Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour chacun d’eux, couvrir par voie de multiplication, s’il n’en est empêché par quelque obstacle extérieur, tout le globe terrestre, créer une postérité d’un volume égal à celui de la masse de l’Océan ou de l’écorce terrestre, voire de la planète elle-même.

Le temps nécessaire à la réalisation de cet effet qui diffère selon les organismes, se trouve en rapport étroit avec leurs dimensions. Les petits organismes, autrement dit plus légers, se multiplient beaucoup plus vite que les organismes gros (c’est-à-dire les organismes d’un plus grand poids).


33. — Ces trois principes empiriques expriment les phénomènes de multiplication des organismes sous une forme irréelle, dans les cadres du temps et de l’espace infinis et abstraits.

Mais la vie est en réalité, sous sa forme accessible pour nous, un phénomène purement terrestre, planétaire, inséparable de la biosphère, créée et adaptée en vue de ses seules conditions.

Transporté dans le temps et l’espace abstrait des mathématiques, la vie devient une fiction, une création de notre esprit, qui ne coïncide pas avec le phénomène réel.

Pour s’en faire une idée exacte et scientifique il faut apporter des corrections aux notions abstraites de temps et d’espace qui ont trait à ces trois représentations. Ces corrections sont susceptibles, comme l’indique le cas présent, de modifier radicalement les déductions établies sans tenir compte des propriétés terrestres du temps et de l’espace.


34. — Les organismes occupent un espace limité, et unique pour tous. Ils habitent un espace d’une structure déterminée, un milieu gazeux ou un liquide pénétré de gaz. Il y aura des limites différentes pour