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La vitesse de la transmission de la vie sur la distance maximum qui lui est accessible sera la constante caractéristique de chaque matière vivante homogène, constante dont nous nous servirons pour exprimer l’énergie géochimique de la vie.


31. — Cette grandeur toujours spécifique pour chaque espèce ou race, exprime d’une part le caractère du mécanisme de la multiplication, d’autre part les limites posées à la multiplication par les dimensions et les propriétés de la planète.

La vitesse de transmission de la vie n’est pas une simple expression des propriétés des organismes autonomes ou de leurs ensembles, les matières vivantes : elle exprime leur multiplication dans les cadres de la biosphère, comme phénomène planétaire. Les éléments de la planète, la grandeur de sa surface et de son équateur y entrent comme une partie intégrante. Il existe ici une analogie avec quelques autres propriétés de l’organisme par exemple avec son poids. Le poids de l’organisme sur la Terre et le poids du même organisme transporté sur une autre planète ne seraient pas les mêmes, bien qu’ils n’aient subi aucun changement. De même, les vitesses de transmission de la vie sur la Terre ou sur Jupiter, dont la surface et le diamètre ne sont pas identiques à ceux de la Terre, seraient différentes, même si l’organisme était demeuré sans modifications.

Ce caractère terrestre, spécifique de la transmission de la vie, est déterminé par les limites que les propriétés et le caractère de la Terre comme planète, de la biosphère comme phénomène cosmique, posent à la manifestation du mécanisme de la multiplication.


32. — Le domaine des phénomènes de la multiplication n’a pas assez attiré l’attention des biologistes.