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à la limite de l’eau douce et salée dans le lac Mertvoje (lac “mort”), dans l’île de Kildine, toujours recouverte d’une couche ininterrompue de bactéries pourpoureuses (C. Derjuguine, 1926).

D’autres organismes microscopiques plus gros, les organismes du plancton, offrent l’exemple constant d’un pareil phénomène ; parfois, la pellicule que complètent ces organismes du plancton océanique, recouvre des milliers de kilomètres carrés. Ces pellicules se forment rapidement.

On peut toujours représenter l’énergie géochimique de ces processus, d’une même manière : en l’exprimant sous forme de vitesse de transmission de cette énergie à la surface terrestre, vitesse v, proportionnelle à l’intensité de la multiplication de l’espèce, dans notre cas, des bactéries de M. Fischer.

Dans sa manifestation maximum, et si l’organisme peuplait toute la surface de la terre (5,10065.108 kilomètres carrés), cette énergie parcourra dans un temps déterminé, différent pour chaque espèce, une même distance maximum, qui correspond à l’équateur terrestre, 4,0075721.107 mètres.

La bactérie de Fischer, d’un volume de 10−12 centimètres cubes développera, en formant la pellicule dans l’océan panthalassique de E. Suess une énergie dont la transmission selon le diamètre terrestre aura une vitesse avoisinant 33 000 centimètres seconde.

La vitesse v, égale à 33 100 centimètres-seconde, peut être considérée comme la vitesse de transmission de la vie, de l’énergie géochimique autour du globe terrestre : elle est égale à la vitesse moyenne du mouvement de rotation autour de ce globe d’une bactérie par suite de sa multiplication. En 1,45 journées de 24 heures, cette bactérie pourrait faire, par suite de sa multiplication, le « tour » complet du Globe terrestre en traversant la mer hypothétique universelle.