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tacle dans le milieu extérieur, surtout dans la vie ambiante étrangère, ils auraient pu en peu d’années envahir et recouvrir toute la surface de la biosphère : 5,10065 × 108 kilomètres carrés.


29. — Les bactéries occupent parmi les organismes une place particulière. Ce sont des êtres organisés, de dimensions les plus minimes que nous connaissions : leurs dimensions linéaires n’atteignent que 10−4 et même 10−5 centimètres. En même temps ce sont des organismes qui possèdent la plus grande force de multiplication. Ils se multiplient par scission. Chaque cellule se double à maintes reprises dans l’espace de 24 heures. La bactérie qui possède la plus grande intensité de multiplication produit quotidiennement ce travail 63 à 64 fois, en moyenne toutes les 22-23 minutes, avec la même régularité que la femelle des termites qui pond les œufs, ou la planète qui tourne autour du Soleil.

Les bactéries habitent un milieu liquide ou semi-liquide. C’est dans l’hydrosphère qu’on observe leurs masses principales ; il en est de grandes quantités se trouvant dans le sol, qui pénètrent d’autres organismes.

Si elles ne rencontraient pas d’obstacles dans le milieu extérieur, elles auraient pu créer avec une vitesse inconcevable des quantités infinies de composés chimiques des plus compliqués, réceptacles d’une énergie chimique immense.

L’immense vitesse de multiplication correspond à une très grande énergie. Cette reproduction est si prodigieuse que les bactéries pourraient en 36 heures et moins, recouvrir de leur corps sous forme d’une mince couche toute la surface du globe terrestre ; travail dont les herbes vertes ou les insectes ne pourraient venir à bout qu’en plusieurs années, ou en des centaines de jours dans des cas particuliers.