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avec la même régularité qu’une pendule marquant les secondes, à raison de 86 400 en 24 heures.

La multiplication se produit par essaims. Une partie de la génération, avec la nouvelle reine-mère, s’envole et occupe un nouvel espace en dehors de l’aire nécessaire à l’existence du premier état primordial. L’instinct fonctionne partout avec une exactitude mathématique, tant dans la conservation des œufs, instantanément emportés par les termites-ouvriers, que dans l’envol des essaims, ou dans le remplacement, en cas d’accidents inattendus, de l’ancienne reine-mère par une mère nouvelle. Le nombre s’y manifeste partout avec la même précision merveilleuse. Tout y est soumis à la mesure, à des lois numériques déterminées : moyenne des œufs, moyenne annuelle des essaims, moyenne des individus qu’ils contiennent, moyenne de la population des états, dimensions et poids des organismes ; l’intensité moyenne de la multiplication, et transport de l’énergie géochimique des termites à la surface terrestre, provoqué par cette multiplication : ce sont là toujours autant de constantes numériques.

On peut exprimer en nombre moyen exact l’intensité du mouvement des termites à la surface de la Terre provenant de leur multiplication, si l’on connaît le nombre annuel des essaims, le nombre moyen des individus qui les composent, leurs dimensions, le nombre moyen des œufs pondus annuellement par la reine ; on peut représenter par un nombre déterminé l’action produite par ce mouvement dans le milieu ambiant, et sa pression.

Cette pression est très élevée. Les hommes voisins de l’habitat des termites le savent par le travail qu’ils sont obligés de faire pour protéger les produits nécessaires à leur subsistance, et à leur alimentation.

Si les termites n’avaient pas rencontré d’obs-