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l’attraction. Mais le lien de ce mouvement avec le milieu est plus profond encore : il ne peut se produire que par suite de l’échange gazeux qui s’opère entre les corps mobiles et le milieu dans lequel il a lieu. Il est d’autant plus rapide que l’échange gazeux est plus intense : il s’arrête lorsque l’échange gazeux ne peut plus se produire. L’échange gazeux est la respiration des organismes ; cette respiration, nous le verrons, transforme profondément la multiplication, et la dirige. Le mouvement de la multiplication présente ainsi une grande importance géochimique, et constitue une partie du mécanisme de la biosphère ; il est en même temps un reflet du rayon solaire. Par ailleurs la respiration elle-même, l’échange gazeux entre la vie et le milieu ambiant, est la manifestation de l’énergie de ce même rayon.


27. — Bien que ce mouvement se produise autour de nous de façon continue, nous ne le remarquons pas, car notre regard n’en saisit que l’impression générale : beauté et diversité des formes, couleurs, mouvements et corrélations que la nature vivante nous offre. Nous voyons seulement les champs et les forêts, avec leur vie végétale et animale, les bassins et les mers débordant de vie, le sol imprégné de cette vie, mais faisant l’effet d’un corps dénué de vie. Nous voyons le résultat statique de l’équilibre dynamique de ces mouvements, mais il est rare que nous puissions les observer par eux-mêmes.

Arrêtons-nous sur quelques exemples qui rendent manifeste ce mouvement, principe créateur de la nature vivante, mouvement invisible, mais jouant un rôle essentiel et particulier dans la nature.

Nous observons de temps en temps sur des espaces comparativement restreints une disparition de la vie végétale supérieure. Un incendie de forêts, des embra-