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trouvent sur le chemin de son mouvement ascendant ou s’en rend maîtresse, et les recouvre.

Avec le temps, la matière vivante revêt d’une enveloppe continue tout le globe terrestre et ne disparaît qu’à certains moments seuls, lorsque une force extérieure brise ou arrête dans son cours son mouvement, son étreinte.

Son ubiquité immuable se trouve en rapport avec le rayonnement solaire qui éclaire continuellement la face de la Terre et auquel le monde vert vivant qui nous environne doit son existence.

Ce mouvement est causé par la multiplication des organismes, savoir, par l’accroissement automatique du nombre de leurs individus. Il s’effectue d’habitude sans jamais s’interrompre, avec une intensité déterminée analogue à celle du rayon solaire tombant sur la face de la Terre.

Il est certain que, malgré l’extrême mutabilité de la vie, les phénomènes de sa reproduction, multiplication et croissance des organismes et de leurs ensembles (matières vivantes), c’est-à-dire le travail vital de la transformation de l’énergie solaire en énergie chimique terrestre, sont soumis à des lois mathématiques immuables. Tout y est calculé et approprié selon la précision et l’adaptation mécanique, la mesure et l’harmonie qui distinguent les mouvements des corps célestes et que nous commençons à percevoir dans les systèmes des atomes de la matière et des atomes de l’énergie.


25.Multiplication des organismes et l’énergie géochimique de la matière vivante. — La diffusion de la matière vivante verte provoquée par sa multiplication dans la biosphère est une manifestation des plus caractéristiques et des plus importantes du mécanisme de l’écorce terrestre. Cette diffusion est