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On peut affirmer que normalement chaque rayon de Soleil déterminera une semblable transformation de l’énergie, transformation qui peut être envisagée comme une propriété de la matière vivante, comme sa fonction dans la biosphère.

Dans tous les cas où une transformation de cet ordre ne s’effectue pas et où la plante verte ne peut remplir la fonction qui lui est propre dans le mécanisme de l’écorce terrestre, il faut chercher une explication à cet état anormal du phénomène.

La conséquence essentielle tirée de l’observation est l’automatisme extrême du processus. Le rétablissement de son ordre troublé s’effectue sans participation d’autres agents que le rayon lumineux du soleil et la plante verte, adaptée à ce rôle par une structure et une forme de vie déterminées. Ce rétablissement de l’équilibre ne pourrait se produire qu’en cas de supériorité des forces contraires. Il se trouve en rapport avec le temps.


24. — L’observation de la nature ambiante nous donne à chaque pas des indices de l’existence de ce mécanisme dans la biosphère. La réflexion nous fait comprendre sa grandeur et sa portée.

Toute la Terre ferme est recouverte de végétation verte. Les places dénudées y font exception et se perdent dans l’ensemble. La Terre ferme doit paraître verte, perçue des espaces cosmiques.

L’appareil vert qui capte et transforme le rayon se répand sur toute la surface de la Terre ferme et de l’Océan de manière aussi continue que le courant de lumière solaire qui tombe sur la Terre.

La matière vivante, l’ensemble des organismes, se répand sur toute la surface terrestre de manière analogue à celle des gaz et produit une pression déterminée dans le milieu ambiant ; elle évite les obstacles qui se