Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

peut-être même archéozoïques (J. Pompeckj, 1927), ont conservé des empreintes directes et des traces visibles d’organismes. Des savants tels que C. Schuchert (1924) ont eu parfaitement raison de rapprocher les roches archéozoïques des roches riches en vie : paléozoïques, mésozoïques et cénozoïques. Les roches archéozoïques correspondent aux parties accessibles de l’écorce terrestre les plus anciennes que nous connaissions, Ces roches contiennent des témoins d’une vie qui remonte à la plus haute antiquité (d’au moins 1,5 × 109 années). L’énergie du Soleil n’a pu par conséquent subir depuis de modification sensible et ces déductions sont confirmées par des conjectures astronomiques très vraisemblables (H. Shapley, 1925).


20. — En outre, il est évident que, si la vie venait à disparaître, les grands processus chimiques infailliblement liés avec elle disparaîtraient aussi, sinon dans toute l’écorce terrestre, du moins à sa surface, la face de la Terre, la biosphère. Tous les minéraux des parties supérieures de l’écorce terrestre, les acides alumo-siliciques libres (argiles), les carbonates (calcaires et dolomies), les hydrates d’oxyde de fer et d’aluminium (limonites et bauxites) et des centaines d’autres minéraux y sont perpétuellement créés sous l’influence de la vie. Si la vie disparaissait, les éléments de ces minéraux formeraient immédiatement de nouveaux groupements chimiques répondant aux nouvelles conditions, tandis que tous leurs minéraux habituels disparaîtraient de manière irrévocable. Après l’extinction de la vie, il n’existerait pas de force sur l’écorce terrestre capable de donner perpétuellement naissance à de nouveaux composés chimiques.

Un équilibre chimique stable, un calme chimique, s’y établirait irrévocablement, troublé seulement de temps en temps et en certains points seuls par l’apport