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rations philosophiques de cette dernière) devront disparaître du champ de notre examen, comme ne découlant pas des généralisations empiriques et ne pouvant être construits sans l’aide d’hypothèses. Par exemple les problèmes relatifs au commencement de la vie sur la Terre, s’il en a eu un ; toutes les représentations cosmogoniques ayant trait à l’état passé de la Terre, dénué de vie ou à l’existence de l’abiogenèse aux périodes cosmiques hypothétiques de l’histoire de la Terre.

Ces problèmes, la genèse de la vie, l’abiogenèse, l’existence de périodes dénuées de vie dans l’histoire de l’écorce terrestre, sont liés si étroitement avec les constructions scientifiques et philosophiques dominantes (pénétrés d’hypothèses cosmogoniques), qu’en général, on ne doute pas de leur nécessité logique.

Cependant, l’étude de l’histoire de la science démontre que c’est du dehors que ces problèmes ont pénétré dans la science, qu’ils ont pris naissance au sein des constructions religieuses ou philosophiques de l’humanité. Le fait devient évident quand on les compare avec le domaine des faits et des généralisations empiriques rigoureusement établies, de la science.

Tous ces faits demeureraient immuables même si ces problèmes avaient été résolus dans un sens négatif ; en d’autres termes, si même nous avions décidé que la vie a toujours existé sans commencement, que l’organisme vivant n’a jamais et nulle part tiré son origine de la matière brute, et qu’il n’a pas existé de périodes géologiques dénuées de vie dans l’histoire de la Terre.

Il faudra seulement remplacer les hypothèses cosmogoniques actuelles par des hypothèses nouvelles, soumettre quelques constructions philosophiques ou religieuses, rejetées par la pensée scientifique, à une nouvelle élaboration mathématique ou scientifique, comme ce fut le cas pour d’autres intuitions philo-