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2o On n’a jamais observé dans le cours des temps géologiques de périodes géologiques azoïques (c’est-à-dire dénuées de vie) ;

3o Il s’en suit : a) que la matière vivante contemporaine est rattachée par un lien génétique à la matière vivante de toutes les époques géologiques antérieures ; b) que les conditions du milieu terrestre dans le cours de tous ces temps ont été favorables à son existence, c’est-à-dire toujours voisines de celles d’aujourd’hui ;

4o Dans le cours de tous ces temps géologiques, l’influence chimique de la matière vivante sur le milieu ambiant n’a pas subi de changement important ; les mêmes processus d’altération superficielle se sont développés pendant tous ces temps sur la surface terrestre, c’est-à-dire qu’on a constaté à peu près la même composition chimique moyenne de la matière vivante et de l’écorce terrestre qu’aujourd’hui ;

5o De l’immutabilité des processus d’altération superficielle, découle l’immutabilité du nombre des atomes englobés par la vie, c’est-à-dire la presque invariabilité au cours des temps géologiques de la masse globale de la matière vivante[1] ;

6o Quels que soient les phénomènes de la vie, l’énergie dégagée par les organismes est principalement (et peut-être entièrement) l’énergie radiante du Soleil. Par l’intermédiaire des organismes, cette énergie règle les manifestations chimiques de l’écorce terrestre.


18. — En prenant ces généralisations empiriques pour base de nos raisonnements, nous nous voyons obligés d’admettre qu’un grand nombre de problèmes posés devant la science (principalement dans les élabo-

  1. Il n’existe que des indices de faibles oscillations autour de la moyenne fixe.