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commence à transformer nos schémas de l’Univers et à subir à son tour des changements. Souvent alors, on constate que la généralisation empirique ne contenait pas en réalité ce que nous avions supposé ou que son contenu était bien plus riche. Un exemple frappant en est l’histoire de la grande généralisation de D. J. Mendeleef (1869), du système périodique des éléments chimiques, qui, après 1915, année de la découverte de J. Moseley, est devenue un champ étendu de l’activité des hypothèses scientifiques.


16. — L’hypothèse ou la construction théorique est bâtie d’une façon absolument différente. On n’y prend en considération qu’une seule ou qu’un petit nombre des propriétés essentielles du phénomène sans tenir compte du reste, et on édifie la représentation du phénomène sur cette base seule. L’hypothèse scientifique dépasse toujours — souvent considérablement — les bornes des faits qui lui ont servi de base ; dès lors, elle est obligée, pour obtenir la solidité nécessaire, de se rattacher autant que possible, à toutes les constructions théoriques dominantes de la Nature, et de ne pas les contredire.


17.La généralisation empirique n’exige donc point de vérification après qu’elle a été déduite des faits avec exactitude. Notre exposé ultérieur n’est basé que sur de semblables généralisations empiriques, appuyées sur l’ensemble des faits connus et non sur des hypothèses et des théories. Voici les principes auxquels nous faisons appel :

1o Pendant toutes les périodes géologiques il n’a jamais existé, et il n’existe pas à l’heure actuelle, de traces d’abiogenèse (c’est-à-dire de création immédiate d’un organisme vivant partant de la matière brute) ;