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9. — La transformation des trois systèmes des radiations solaires en énergie terrestre s’effectue en partie dans les mêmes régions de la biosphère, dont quelques-unes se font cependant remarquer par la prédominance des transformations d’une espèce de rayonnements déterminés. Les appareils de transformation sont toujours des corps naturels absolument distincts pour les ondes solaires ultra-violettes, lumineuses et thermiques.

Certains de ces courts rayonnements solaires ultra-violets sont entièrement absorbés, d’autres le sont en grande partie dans les régions raréfiées supérieures de l’enveloppe terrestre gazeuse — dans la stratosphère, et peut-être dans « l’atmosphère libre » encore plus haute et plus pauvre en atomes.

Cet arrêt des courtes ondes par l’atmosphère, cette « absorption », se trouve en rapport avec la transformation de leur énergie. Sous l’action des rayonnements ultra-violets, on observe dans ces hautes régions des changements dans les champs électro-magnétiques, des décompositions de molécules, divers phénomènes d’ionisation, des créations nouvelles de molécules gazeuses, de nouveaux composés chimiques. L’énergie rayonnante se transforme d’une part en diverses formes de manifestations électriques et magnétiques, d’autre part en de singuliers processus chimiques, moléculaires et atomiques, propres aux états gazeux raréfiés de la matière, processus qui se rattachent à cette énergie. Ces régions et ces corps se manifestent à nos regards sous l’aspect d’aurores boréales, de fulgurations, de lumière zodiacale, de lueurs de la voûte céleste, lueurs visibles seulement dans les nuits obscures, bien qu’elles forment l’éclairage principal du ciel nocturne ; sous forme de nuages lumineux et d’autres divers reflets de la stratosphère et des cadres extérieurs de la planète dans le tableau de notre monde