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des périodes paléontologiques sous l’influence de la création de nouvelles espèces animales et végétales d’une façon non moins rapide.

La forme nouvelle quantitative de la migration biogène correspondant à la civilisation, a été préparée par toute l’histoire paléontologique. On aurait pu retrouver ses premiers vestiges, si nous connaissions les lois de la nature dès les premières pages des annales de la paléontologie.

Je me suis arrêté ici sur quelques phénomènes typiques de l’évolution des espèces, relatifs à la migration biogène des éléments chimiques. Dans tous ces cas, l’accord de l’évolution avec le second principe biogéochimique est évident, comme il ressort toujours, semble-t-il, de l’analyse des annales paléontologiques.

Comment cet accord a-t-il lieu ? Est-ce la suite d’un concours aveugle de circonstances ou bien celle d’un processus plus profond, déterminé par les propriétés de la vie, processus incessant et toujours le même dans ses manifestations au cours de toute l’histoire géologique de la planète ? C’est ce que l’avenir décidera.

L’influence régulatrice du second principe géochimique se manifestera dans deux cas.

Si même la création des espèces avait lieu au hasard, accidentellement, en dehors de l’influence du milieu ambiant, c’est-à-dire du mécanisme de la biosphère, une espèce quelconque, accidentellement créée, n’aurait cependant pu survivre et entrer dans le tourbillon de la planète ; même alors, seule l’espèce suffisamment stable, susceptible d’augmenter la migration biogène de la biosphère, aurait survécu.

Il est cependant impossible d’opposer actuellement d’une façon si élémentaire l’organisme au milieu, c’est-à-dire, à la biosphère, comme on le faisait jadis. On sait que l’organisme n’est pas un hôte accidentel dans le milieu, il fait partie de son mécanisme compliqué