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répercussion sur la balance chimique de la mer et du continent, mais elle a provoqué encore une recrudescence de la migration biogène au cours de l’histoire de corps séparés, en particulier dans celle du phosphore. Les invertébrés ailés, les insectes, n’ont pas joué un rôle aussi important. Il est vrai que les sauriens volants sont apparus avant les oiseaux, mais tout indique qu’ils n’ont pas exercé une action comparable à la leur. L’apparition des oiseaux paraît liée à celle de nouveaux types de forêts, ou, en tout cas, semble avoir coïncidé avec celle-ci.

Le rôle de l’humanité civilisée du point de vue de la migration biogène a été infiniment plus important que celui des autres vertébrés. Ici, pour la première fois dans l’histoire de la Terre, la migration biogène, due au développement de l’action de la technique a pu avoir une signification plus grande que la migration biogène déterminée par la masse de la matière vivante. En même temps, les migrations biogènes ont changé pour tous les éléments. Ce processus s’est effectué très rapidement dans un espace de temps insignifiant. La face de la Terre s’est transformée d’une façon méconnaissable et pourtant il est évident que l’ère de cette transformation ne fait que commencer.

Ces transformations sont conformes aux données du second principe biogéochimique ; le changement aboutit à un accroissement extrême de l’intensité de la migration des atomes de la biosphère.

Il faut noter ici deux phénomènes : premièrement, l’homme, ce qui n’est pas douteux, est né d’une évolution, et secondement, en observant le changement qu’il produit dans la migration biogène, on constate que c’est un changement d’un type nouveau qui, avec le temps, s’accélère avec une rapidité extraordinaire.

On peut donc parfaitement admettre que les changements dans la migration biogène s’effectuaient au cours