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Ce n’est pas dans les phénomènes géologiques ou chimiques seuls, ce n’est pas dans l’histoire de la Terre seule, que doit être cherchée cette explication.

Les racines du phénomène sont plus profondes : il faut les chercher dans l’histoire du Cosmos, peut-être dans la structure des éléments chimiques.

Cette manière de voir vient d’être confirmée d’une façon nouvelle et inattendue par la découverte de l’analogie de composition des parties extérieures de la Terre (c’est-à-dire de l’écorce terrestre) et de celle du Soleil et des étoiles. Déjà, en 1914, M. Russel avait noté la ressemblance de composition de l’écorce terrestre et du Soleil (c’est-à-dire de ses parties extérieures, accessibles à notre étude). Ces rapports se manifestent d’une façon encore plus marquée dans les derniers travaux sur le spectre des étoiles. Les recherches de Mlle C. Payne (1925) donnent le tableau suivant de la succession des éléments chimiques stellaires en ordre décroissant :

Si — Na — Mg — Al — C — Ca — Fe
(plus de 1 pour 100 ; première décade) ;
Zn — T — Mn — Cr — K
(plus de 0,1 pour 100 ; seconde décade).

Une ressemblance nette s’y manifeste avec la succession, soumise au même ordre, des éléments chimiques de l’écorce terrestre :

O, Si, Al, Fe, Ca, Na, K, Mg.

Ces travaux sont les premiers résultats obtenus dans un nouveau domaine étendu de phénomènes, mais nous ne pouvons dorénavant fermer les yeux et ignorer le fait, que ces premiers résultats accentuent plus nettement encore la ressemblance observée dans la composition des couches extérieures de corps célestes