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par les organismes très riches en calcium (les organismes le contiennent de préférence à tous les autres métaux), dans la formation des dépôts calcaires. Le mécanisme de la migration biogène du calcium a subi de grands changements à l’époque indiquée et cette migration est devenue instantanément plus intense. À en juger par ce qu’on connaît de l’intensité de la migration du calcium, suscitée par la création du squelette des invertébrés supérieurs, par exemple, des mollusques ou des coraux, par rapport à celle, dans les organismes microscopiques, du calcium dégagé antérieurement par eux, il faut admettre une augmentation brusque et extrême de l’intensité de sa migration lors de la création de ces nouvelles formes de la vie.

Il est possible, qu’une pareille modification de la migration biogène du calcium, provoquée par la formation de nouvelles espèces douées de squelettes, riches en carbonate de calcium, corresponde à l’invasion de la vie alors dans de nouveaux domaines de la biosphère. Cette modification a dû avoir sa répercussion également dans l’histoire de l’acide carbonique.

Aux débuts de la vie paléozoïque, et peut-être à l’époque cambrienne un autre fait très important relatif à la migration biogène des atomes s’impose à l’attention : il est lié à la transformation radicale de la végétation sylvestre des continents. Le processus du perfectionnement graduel de ces organismes, dont le plein épanouissement atteint, semble-t-il, son point culminant à l’époque tertiaire, s’est prolongé encore aux cours de plusieurs époques géologiques. Ce processus correspond à la conquête par la vie d’un nouvel et immense domaine, celui de la troposphère. L’apparition de la forêt, exubérante de vie, amena un grand changement dans la migration des atomes de l’oxygène, du carbone, de l’hydrogène et simultanément dans celle de tous les atomes vitaux dont le mouvement cyclique tout d’abord a