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mine la nécessité de ce caractère de la migration atomique, s’est maintenue sans interruption au cours de tous les temps géologiques et l’évolution des formes de la vie a toujours eu à en tenir compte.

Cette condition mécanique qui provoque cette migration biogène des éléments est due au fait que la vie constitue une partie intégrante du mécanisme de la biosphère et qu’elle est au fond la force qui détermine son existence.

Il est évident aussi que l’évolution des espèces est en corrélation avec la structure de la biosphère. Ni la vie, ni l’évolution de ses formes, ne sauraient exister indépendamment de la biosphère, ni lui être opposées comme des entités naturelles séparées.

Partant de ce principe fondamental et du fait de la participation de l’évolution au développement de l’ubiquité et de la pression de la vie dans la biosphère actuelle, on est fondé, concernant l’évolution des formes vivantes, à poser un nouveau principe biogéochimique.

Ce principe biogéochimique que j’appellerai second principe biogéochimique peut être formulé ainsi :

L’évolution des espèces en aboutissant à la création des nouvelles formes vitales stables, doit se mouvoir dans le sens de l’accroissement de la migration biogène des atomes dans la biosphère.

10.

Il est certain que ce principe ne peut en aucune façon expliquer l’évolution des espèces et n’intervient pas dans les tentatives d’explication, dans les différentes théories d’évolution qui préoccupent actuellement les savants. Ce principe admet l’évolution comme un fait empirique, ou plutôt comme une géné-