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On peut encore, en ce qui concerne d’autres phénomènes, observer à chaque pas des processus identiques. La flore et la faune des sources thermales comme la flore et la faune des hautes altitudes ou des déserts, et celles des régions des glaciers et des neiges perpétuelles se sont développées conformément aux lois de l’évolution. La vie, en s’adaptant ainsi au milieu, s’est annexé lentement de nouvelles régions et a renforcé la migration biogène des atomes de la biosphère.

Le processus de l’évolution a non seulement élargi le domaine de la vie, il a intensifié et accéléré la migration biogène. La formation du squelette des vertébrés a modifié et augmenté, en la concentrant, la migration des atomes du fluor et, sans doute, du phosphore et celle de celui des invertébrés aquatiques — la migration des atomes du calcium.

Il est inutile d’insister sur l’extrême accroissement de la pression de la vie dans la biosphère provoqué par l’apparition de l’homo sapiens évolué, qu’on peut, semble-t-il, appeler en combinant la terminologie de Linné et celle de Bergson et en employant la triple caractéristique de l’espèce l’homo sapiens faber. La pensée de l’homo sapiens faber est un nouveau fait qui bouleverse la structure de la biosphère après des myriades de siècles.

9.

Ainsi, l’analyse empirique de la nature vivante ambiante établit d’une façon nette et décisive que l’ubiquité et la pression de la vie dans la biosphère sont le résultat de l’évolution. Autrement dit, l’évolution des formes vivantes au cours des temps géologiques sur notre planète, augmente la migration biogène des éléments chimiques dans la biosphère.

Naturellement, la condition mécanique qui déter-