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tation où nous vivons. C’est naturellement le plus habituel pour nous.

Mais ce champ de gravitation où tout est régi par la loi de la gravitation, n’embrasse pas tout le domaine de la vie.

Les plus petits organismes sont de dimensions voisines des molécules, bien qu’appartenant à une autre décade[1]. Ces organismes dont le diamètre n’atteint pas la cent-millième part d’un centimètre, entrent dans le champ des forces moléculaires et leur vie et les phénomènes qui s’y rattachent, ne sont pas régis par la gravitation universelle seule, mais sont également soumis à l’action des rayonnements qui nous entourent de toute part : ceux-ci peuvent abolir en ce qui concerne ces organismes, les conditions d’existence qui découlent de la gravitation.

Nous savons que ces organismes infiniment petits jouissent aussi de l’ubiquité, remplissent l’espace maximum et que la pression de leur vie, l’intensité du courant d’atomes qu’ils provoquent, sont extrêmes.

8.

Ainsi on peut considérer l’ubiquité de la vie et sa pression, comme l’expression du principe de la nature ambiante, qui régit la migration biogène des éléments chimiques.

Il est aisé de se convaincre, quand on étudie les phénomènes naturels et les faits empiriques qui y ont trait, que l’ubiquité même, ainsi que la poussée de la vie ne peuvent pas être expliquées par l’immutabilité de la vie actuelle des organismes.

Ces phénomènes se modifient au cours des temps

  1. W. Vernadsky, Revue génér. des Sciences. 1928, p. 136.