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créés de cette façon comme par exemple les métaux à l’état libre. La face de la Terre se transforme et la nature vierge disparaît.

Cette migration biogène ne paraît pas être en relation directe avec la masse de la matière vivante : elle est conditionnée dans ses traits essentiels par le travail de la pensée de l’organisme conscient.

Il faut enfin, probablement, en quatrième lieu, y adjoindre encore les changements dans la distribution des atomes provoqués par l’apparition dans la biosphère de nouveaux composés d’origine organique. C’est probablement, quant à ses effets, la forme la plus puissante de migration biogène. Elle ne peut cependant être numériquement évaluée et je n’ai pas à m’en occuper aujourd’hui.

C’est le cas, par exemple, de la migration que détermine le dégagement d’oxygène à l’état libre par les organismes à chlorophylle ou celle causée par la transformation de combinaisons chimiques, inconnues jusqu’ici dans la biosphère et créées par le génie de l’homme.

Il est vrai que ce type de la migration chimique ne peut pas toujours être facilement distingué des deux premiers. Par exemple, la puissante migration chimique provoquée par la destruction des corps des organismes morts, est intimement liée aux processus de putréfaction et de fermentation, suscités par l’existence d’organismes spéciaux.

Mais les processus biochimiques ne l’expliquent pas entièrement.

5.

Les différentes formes de migration chimique indiquées ici constituent une particularité que nous devrons avoir en vue, dans la suite de notre exposé.