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champs vitaux, doivent en somme demeurer invariables à travers les périodes géologiques. D’ailleurs, au cours des siècles, les formes de l’énergie auxquelles est liée la vie, la radiation du Soleil et probablement l’énergie atomique des matières radioactives ne se sont pas modifiées dans leurs grandes lignes quant à leurs dimensions.

On n’enregistre dans tous ces phénomènes que des oscillations, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, autour d’une grandeur moyenne qui nous apparaît comme constante.

3.

Cette immutabilité qui caractérise tous les processus cosmiques au cours des temps géologiques, offre un contraste frappant avec les modifications profondes subies dans le même temps par les formes vitales étudiées par la biologie.

En particulier, il est absolument certain que tous les caractères de l’espèce, établis par les phénomènes géochimiques, se sont à plusieurs reprises radicalement modifiés à travers les époques géologiques. De nombreuses espèces animales et végétales ont maintes fois disparu et de nouvelles espèces ont été formées avec un poids différent, une autre composition chimique et une autre énergie géochimique que celles qui les avaient précédées. On ne peut douter que la composition chimique de corps morphologiquement divers ne soit toujours différente. Les espèces disparues correspondaient nécessairement à d’autres formes de la matière vivante homogène actuellement disparues. Leurs constantes numériques étaient différentes.

Si néanmoins l’action générale de la vie demeure identique même dans les détails comme par exemple dans les phénomènes de l’érosion, ceci indique la possi-