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caractères de l’espèce. La présence de la vie dans une sphère d’un volume déterminé et la concentration d’une certaine quantité d’atomes constituent un phénomène réel dans la nature, aussi caractéristique pour un organisme que sa forme ou ses fonctions physiologiques.

Au fond, cette idée exprime probablement avec le plus de profondeur les traits essentiels de son existence.

Les nombres obtenus sont très considérables : par exemple, en ce qui concerne la Lemna minor, le nombre des atomes pour un organisme est supérieur à 3,7.1020, et atteint des centaines de quintillions.

Ces grands nombres correspondent à la réalité et se prêtent à des comparaisons numériques entre des espèces différentes.

Cette détermination de l’espèce d’après le nombre des atomes compris dans le volume occupé par l’organisme, complète seulement la caractéristique biologique habituelle de l’espèce, qui ne tient compte que de la forme et de la structure.

La matière homogène vivante du géochimiste et l’espèce du biologue sont identiques, mars les modes d’expression sont différents.

2.

L’étude des phénomènes vitaux dans le mécanisme de la biosphère accuse des différences encore plus essentielles dans les notions biologiques ordinaires.

La biosphère dans ses traits fondamentaux n’a pas changé au cours des époques géologiques depuis l’ère archéozoïque, par conséquent, depuis au moins deux milliards d’années.

Cette structure se révèle par un grand nombre de phénomènes correspondants, parmi lesquels les phénomènes biogéochimiques.