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combinaison rapide de l’oxygène libre et en dernier lieu à la disparition non seulement de la vie aérobie des protistes, mais aussi de leur vie anaérobie.

Malgré ces traits généraux de ressemblance, l’effet géochimique de ce phénomène de la Terre ferme se distingue foncièrement de celui de l’hydrosphère.


158. — La distinction tient à la différence nette qui existe entre l’hydrosphère et les bassins aqueux de la Terre ferme. La distinction chimique essentielle, est le caractère doux de la masse principale de l’eau ; la distinction physique, c’est le peu de profondeur des bassins. La masse essentielle de l’eau de la terre ferme dans la région de la biosphère est concentrée en flasques, en lacs et en marais, et non en fleuves. Par suite du peu de profondeur des bassins, il ne forme qu’une seule concentration vitale, concentration vitale douce ou saumâtre. Dans les mers d’eau douce seules, par exemple la mer du Baïkal, on observe des pellicules vitales séparées, analogues à celles de l’hydrosphère. Mais ces lacs profonds font exception.

Le rôle biochimique de ces lacs se distingue nettement de celui des bassins aqueux de l’Océan ce qui se manifeste en premier lieu dans le fait que les produits de dégagement sont différents dans les bassins d’eau douce. Le premier rang y est occupé par les composés du carbone. Bien que la silice ainsi que les carbonates de calcium et les oxydes hydratés du fer se forment dans les pellicules du fond et les concentrations vitales des bassins de la Terre ferme, ils y tiennent le second rang en comparaison avec le dégagement des corps carbonés. C’est ici seulement, que s’effectue à un degré marqué, la formation des corps solides vadoses stables du carbone, de l’hydrogène et de l’azote, pauvres en oxygène, de tous les charbons de terre et des bitumes. Ce sont les formes stables des minéraux vadoses qui, en