Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

proque de nombreux et divers phénomènes géologiques, les uns grandioses, les autres insignifiants.

On cherchait à expliquer cette composition par l’action réunie des phénomènes géologiques que nous observons encore actuellement dans le milieu ambiant, par l’action chimique et dissolvante des eaux, de l’atmosphère, des organismes, des éruptions volcaniques, etc. L’écorce terrestre paraissait devoir sa composition chimique actuelle, quantitative et qualitative, à l’action réunie de processus géologiques immuables durant tous les temps géologiques, jointe à l’immuabilité des propriétés des éléments chimiques dans tout le cours de ces temps.

Une telle explication présentait de nombreuses difficultés ; en même temps qu’elle, se répandaient des idées plus compliquées encore de modifications imprimées à la composition de l’écorce à travers ces mêmes temps par divers phénomènes géologiques. On tenta de considérer cette composition comme un reste des anciennes périodes de l’histoire de la Terre, dissemblables de celles d’aujourd’hui ; on commença à tenir l’écorce terrestre pour une scorie transformée de la masse jadis fondue de notre planète, scorie formée à la surface terrestre conformément aux lois de la distribution des éléments chimiques auxquelles ces masses fondues sont soumises, quand elles commencent à se consolider par suite de la baisse de la température. Pour expliquer la prédominance d’éléments chimiques comparativement légers dans l’écorce, on se référait à ces périodes encore plus anciennes de l’histoire de la Terre, antérieures à la formation de l’écorce terrestre, aux périodes cosmiques, et on estimait qu’à ce temps de la formation de la masse fondue de la Terre, issue d’une nébuleuse, les éléments chimiques plus lourds s’amassaient près du centre.

Dans toutes ces représentations, on rattache la