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Les fleuves déversent leurs eaux dans la mer, et la composition de l’eau océanique, du moins de sa partie saline, est en fin de compte et principalement due au travail chimique du sol, à sa biocénose encore peu connue.

Le caractère oxygéné du milieu du sol s’y répercute ; il se manifeste par les produits finaux de sa matière vivante. Dans les eaux fluviales, les sulfates et les carbonates prédominent ; le sodium est lié au chlore. En rapport étroit avec le biochimisme de ces éléments dans le sol, leur caractère dans l’eau fluviale se distingue nettement de celui des composés solides qu’ils donnent dans les enveloppes terrestres dénuées de vie.


157. — On observe aussi, en rapport avec la circulation de l’eau sur la Terre ferme, d’autres manifestations chimiques régulières de la matière vivante peuplant cette Terre.

La vie qui remplit ses bassins aqueux se distingue nettement par ses effets de celle qui peuple les parties subaériennes.

On observe dans les bassins aqueux, des phénomènes en grande partie analogues aux pellicules et aux concentrations vitales de l’hydrosphère, on peut y distinguer à une plus petite échelle la pellicule vitale du plancton, celle du fond, et les concentrations vitales littorales. On y observe non seulement les processus propres au milieu oxygéné, mais des réactions chimiques aussi dans un milieu réducteur. Enfin l’émigration des éléments chimiques hors du cycle vital y joue un rôle important, ainsi que la formation de produits solides, entrant plus tard dans la composition des roches sédimentaires de l’écorce terrestre. Il semble que le processus du dégagement des corps solides dans la biosphère, est, ainsi que dans l’hydrosphère, lié aux phénomènes du milieu réducteur, à la