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lettes, avait eu lieu la formation à la même échelle des composés mêmes de ces éléments grâce à l’activité vitale des protistes, entre autres des bactéries ; un tel processus s’effectue encore aujourd’hui, mais son rôle, jadis, a dû être bien plus important et plus universel.

Si ces deux phénomènes, différents au point de vue des temps géologiques et de leurs mécanismes, ont provoqué la migration biogène des mêmes atomes en masses identiques, le changement morphologique, si important qu’il soit, n’aura pas de répercussion sur l’histoire géochimique du Ca, du Mg et du P. Tout porte à croire qu’un fait de cet ordre a effectivement eu lieu dans l’histoire géologique de la Vie.


150.La matière vivante de la terre ferme.La Terre ferme offre un tableau absolument différent de celui de l’hydrosphère. Au fond il n’y existe qu’une seule pellicule vitale, formée par le sol avec la flore et la faune qui la peuplent.

Cependant, il faut dégager à la surface terrestre de cette unique pellicule animée de vie, les concentrations aqueuses de la matière vivante, les bassins aqueux, qui au point de vue biochimique et même purement biologique, se distinguent nettement de la terre ferme ; quant à son effet géologique, il en est absolument distinct.

La vie recouvre la Terre ferme d’une pellicule presque ininterrompue ; on y trouve les vestiges de sa présence sur les glaciers et les neiges éternelles, dans les déserts, sur les sommets des montagnes. Il ne saurait guère être question d’absence de vie sur la surface de la terre ferme : tout au plus pourrait-on parler de son absence temporaire, de la rareté de la vie. Sous une forme ou sous une autre, la vie se manifeste partout. Les espaces de la Terre où la vie est rare, les espaces