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sant de phénomènes analogues au cours de tous les temps géologiques.

C’est ainsi que s’accumulent les plus grandes concentrations de phosphore connues telles que les phosphorites tertiaires de l’Afrique du Nord ou des états sud-est de l’Amérique du Nord.


147. — Il est certain que les connaissances relatives au travail chimique de la matière vivante de cette pellicule sont loin d’être complètes. Il est évident que le rôle de cette pellicule est important dans l’histoire du magnésium, dans celle du baryum et probablement celles d’autres éléments chimiques, tels par exemple que le vanadium, le strontium ou l’uranium. On est ici en présence d’un grand domaine de phénomènes encore peu exploré par les sciences exactes.

Une autre partie de la pellicule du fond, sa partie inférieure dénuée d’oxygène, est encore plus obscure et énigmatique. C’est la région de la vie anaérobie bactérienne et des phénomènes physico-chimiques, liés aux composés organiques qui pénètrent cette région. Ces composés ont été créés dans un nouveau milieu riche en oxygène, par des organismes vivants particuliers, étrangers à notre milieu vital habituel.

Bien que les processus qui s’y effectuent demeurent dans une large mesure obscurs et qu’on soit obligé de recourir à des conjectures pour la solution de nombreux problèmes qui s’y rapportent, on ne saurait les négliger et il importe d’en tenir compte lors de l’évaluation du rôle de la vie dans le mécanisme de l’écorce terrestre.

Car deux généralisations empiriques sont indubitables : 1o l’importance de ces dépôts de vase marine, riches en débris organiques, dans l’histoire du soufre, du phosphore, du fer, du cuivre, du plomb, de l’argent, du nickel, du vanadium, selon toute apparence du