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marin dans des conditions mal élucidées. Leur liaison avec les phénomènes de la vie, avec les processus biochimiques est indubitable, mais le mécanisme du processus n’est pas encore connu d’une façon exacte.

Il est certain que le phosphore des gisements des phosphorites de cette espèce, de forme concrétionnaire, connus au cours de toute l’histoire géologique, au moins depuis le cambrien, est d’origine organique. Il est indubitablement lié partout aux concentrations vitales du fond marin. Des concentrations de phosphorites se forment jusqu’aujourd’hui dans ces concentrations vitales à une plus petite échelle, près du sud de l’Afrique, par exemple.

Il est certain qu’une partie de ce phosphore avait déjà été accumulée par les organismes pendant leur vie, sous forme de phosphates complexes, concentrés en diverses parties de leur corps et riches en phosphore.

Cependant le phosphore des organismes si nécessaire à la vie ne quitte habituellement pas le cycle vital. Les conditions où il peut s’en échapper ne sont pas claires ; cependant tout indique que de pair avec le phosphore des squelettes, composés solides de calcium, le phosphore des composés organiques colloïdaux, ainsi que les phosphates des humeurs de l’organisme, se transforment en concrétions et prennent ainsi part à cette émigration du cycle vital.

Cette émigration du phosphore s’effectue à la mort des organismes riches en squelettes contenant du phosphore, quand les conditions rendent impossibles les processus habituels de l’altération de leurs corps et créent un milieu favorable à l’activité vitale de bactéries spécifiques. Quoi qu’il en soit, ce sont des faits hors de doute que ceux de l’origine biogène de ces amas phosphatiques, de leur lien étroit et permanent avec la pellicule vitale du fond et du renouvellement inces-