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dans les particules argileuses en suspension dans l’eau marine qui sont elles-mêmes le résultat de processus biochimiques de l’altération superficielle de la matière brute des continents et des îles.


145. — L’importance de ces régions et de leurs réactions biochimiques n’est pas moindre dans l’histoire du fer et du manganèse. Le résultat de ces réactions est indubitable : c’est la formation des plus grandes concentrations de ces éléments connues dans l’écorce terrestre. Tels les jeunes minerais de fer tertiaires de Kertch, mésozoïques, en Lorraine. Tout démontre que ces limonites et ces chlorites riches en fer se sont dégagés en rapport étroit avec les manifestations vitales. Bien que le phénomène, dans sa partie chimique, ne soit pas encore parfaitement clair, le fait principal, son caractère biochimique, bactériel, ne fait pas de doute. Les travaux récents de savants russes comme B. Perfiljeff, V. Butkevitch, B. Issatshenko (1926-1927) l’ont prouvé.

Sur toute l’étendue de l’histoire géologique depuis l’archéen les mêmes processus se répètent. Ainsi se sont par exemple formées les grandes et les plus anciennes concentrations de fer dans le Minnesota (M. Gruner, 1924).

Les nombreux minerais de manganèse et ses plus puissantes concentrations en Transcaucasie dans le gouvernement de Koutaïs revêtent un caractère analogue. Il existe des transitions entre les minerais de fer et de manganèse, et, à l’heure actuelle des synthèses analogues, dont l’origine biochimique bactérienne ne peut éveiller de doutes sérieux, ont lieu sur des espaces considérables du fond marin.


146. — Analogue est la genèse des composés du phosphore qui se déposent encore aujourd’hui sur le fond