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Ces mouvements de l’Océan, marées, changements de température, salinité de l’évaporation, intensité de la lumière solaire, sont tous d’origine cosmique.

En relation avec ces phénomènes, une vague créatrice de la matière organique, sous forme de nouveaux individus, se répand sur tout l’Océan au cours des mois printaniers. L’amplitude de cette vague diminue en été. Elle se manifeste par le rendement annuel de presque tous les êtres supérieurs et se répercute sur la composition du plancton. « Avec une immutabilité identique à celle de l’approche de l’équinoxe du printemps et de la hausse de la température avec la même précision, la masse des animaux et des plantes planctoniques peuplant un volume déterminé d’eau de mer atteint son maximum annuel et décroît ensuite de nouveau. » (J. Johnstone, 1911.)

Le tableau tracé par J. Johnstone concerne nos latitudes, mais peut aussi bien s’étendre à l’Océan entier, mutatis mutandis. Le plancton est une biocénose : tous les organismes dont il est composé sont étroitement liés dans leur existence les uns aux autres. Il y a une prédominance des crustacés copépodes, se nourrissant de diatomées, et des diatomées dans l’Océan atlantique septentrional.

Un rythme régulier répété d’année en année s’observe dans les mers bien étudiées du nord-est de l’Europe. En février-juin (pour la majorité des poissons en mars-avril) le plancton est surchargé d’œufs de poissons. Au printemps, depuis mars pullulent des diatomées siliceuses, Biddulphia, Coscinodiscus, plus tard quelques espèces de Dinophlagellata. Le nombre des diatomées et des pyridinées décroît rapidement vers l’été et elles sont remplacées par les Copépodes et d’autres représentants du zooplancton. En automne, en septembre ou octobre, on observe un second épanouissement du phytoplancton, d’une moindre inten-