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les concentrations vitales. Le reste de cette masse contient la vie à l’état de dispersion.

L’action de ces concentrations et pellicules vitales est considérable sur l’Océan, en particulier sur sa composition chimique, ses processus chimiques et son régime gazeux, mais les organismes se trouvant en dehors des pellicules et des concentrations dans l’épaisseur des couches intermédiaires de l’Océan n’apportent pas de changements essentiels, fût-ce au point de vue de l’évaluation quantitative du phénomène.

Aussi convient-il de laisser de côté dans notre évaluation quantitative ultérieure de la vie dans la biosphère, la masse principale de l’eau océanique et de ne tenir compte que de quatre régions de ses agglomérations : celles des pellicules vitales planctonique et du fond et des concentrations vitales sargassique et littorale.


134. — Dans toutes ces biocénoses, la multiplication se produit avec des intervalles dans le temps, comme avec un rythme déterminé. Le rythme de la multiplication correspond à celui du travail géochimique de la matière vivante. Le rythme de la multiplication des pellicules et des concentrations vitales détermine l’intensité de la marche du travail biogéochimique de toute la planète.

Comme on l’a vu, la forme la plus caractéristique pour les deux pellicules vitales océaniques est la prépondérance dans leur masse de protistes, d’organismes les plus petits, doués de la vitesse maxima de multiplication ; il est douteux que la vitesse de transmission de la vie, la grandeur v, dans des conditions favorables et normales de leur existence, soit inférieure à 1 000 centimètres seconde (§ 40). Dès lors ce sont les corps doués de la plus grande intensité d’échange gazeux, toujours proportionnel à leur surface, les