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tions secondaires, des débris flottants de concentrations vitales littorales apportés par les vents et les courants océaniques. Leurs gisements fixés en des places déterminées dans l’Océan étaient expliqués comme provenant de la distribution des vents et des courants, comme des régions d’accalmie.

De telles opinions sont encore courantes dans la littérature scientifique, mais elles sont démenties par les faits, du moins pour la « mer des Sargasses » de l’Océan Atlantique, la mieux étudiée et la plus grande de toutes.

On y trouve une faune et une flore spéciales, dont quelques représentants proviennent manifestement du benthos des régions littorales.

Il est fort probable que L. Germain ne s’est pas trompé, en rattachant leur origine à la lente adaptation de cette faune et de cette flore aux nouvelles conditions, à l’évolution de la matière littorale vivante liée au lent affaissement à travers la marche des temps géologiques du continent ou du groupe d’îles, aujourd’hui disparues, qui se trouvaient jadis à la place de la mer des Sargasses.

L’avenir montrera s’il est possible ou non d’appliquer cette explication à toutes les autres concentrations vitales de même espèce. Toutefois, le fait demeure inébranlable, l’existence d’un type de concentrations vitales, riche en gros organismes végétaux, pénétré de formes animales particulières, concentrations, se distinguant nettement des pellicules planctonique et de celle du fond. Leur évaluation n’a pas été faite avec précision, mais leur étendue dans l’Océan paraît peu considérable ; elle est bien inférieure à celle des concentrations littorales.


133. — Il résulte des faits en question que 2/100 à peine de la masse totale de l’Océan sont occupés par