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sinon des milliers d’individus microscopiques, centres indépendants de transmission de l’énergie géochimique (§ 48) par centimètre cube. Exprimée en poids, la matière vivante ainsi dispersée ne peut donner en moyenne moins de 10−3-10−4 pour 100 de la masse totale de l’eau océanique, elle en fournit probablement davantage.

L’épaisseur de cette couche habituellement disposée à la profondeur de 20 à 50 mètres, ne dépasse pas quelques dizaines de mètres. De temps en temps le plancton s’élève jusqu’à la surface de l’eau ou descend plus bas. Le nombre des individus diminue rapidement à partir de cette mince pellicule, au-dessus d’elle et surtout au-dessous. À la profondeur de plus de 400 mètres, les individus du plancton sont habituellement très dispersés.

Ainsi les organismes vivants forment dans la masse générale de l’eau océanique, dont l’épaisseur moyenne est de 3 km. 800, et la profondeur maxima de 10 kilomètres, une pellicule extrêmement mince, formant en moyenne la n × 10−2 partie de toute l’épaisseur de l’hydrosphère. Au point de vue du chimisme de l’Océan, cette partie peut être considérée comme active, et le reste de la masse d’eau comme biochimiquement peu active.

Il est évident que la pellicule planctonique constitue malgré sa minceur une partie importante du mécanisme de la biosphère, ainsi que l’écran ozonique avec sa teneur insignifiante d’ozone.

L’aire de cette couche est égale à des centaines de millions de kilomètres carrés et le poids doit être exprimé en nombre de l’ordre de 1015-1016 tonnes.


130. — Une autre concentration vivante, la pellicule vitale du fond, est observée dans la vase marine et dans la mince couche d’eau du fond, qui la pénètre et lui est contiguë.