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caractéristiques pour l’Océan que les courants marins.

En s’appuyant sur les traits les plus essentiels et les plus généraux de la distribution de la vie dans l’Océan, on y dégage quatre agglomérations vitales statiques, deux pellicules : le plancton et la pellicule du fond ; deux concentrations : les concentrations littorales (marines) et les concentrations sargassiques.


129. — La forme essentielle et la plus caractéristique de ces agglomérations vitales, est la mince pellicule vitale supérieure, riche en vie verte : le plancton. On peut, en général, estimer qu’elle recouvre toute la surface de l’Océan.

Parfois, le monde végétal vert prédomine dans le plancton, mais le rôle des organismes animaux hétérotrophes, dont l’existence est déterminée par le plancton vert, n’est peut être pas moins important par sa manifestation globale dans la chimie planctonique. Le phytoplancton est toujours unicellulaire, mais les métazoaires jouent un rôle important dans le zooplancton. Les métazoaires y prédominent parfois en quantités qu’on n’a jamais rencontrées sur la terre ferme. Ainsi, on observe de temps en temps dans le plancton océanique : des œufs et de la laitance de poissons, des crustacés, des vers, des astéries, etc., en quantité prodigieuse, surpassant celle des autres êtres vivants. Selon M. Hjort, le nombre des individus par centimètre cube varie en moyenne, pour le phytoplancton microscopique vert, entre 3 et 15 ; ce nombre s’élève pour tout le microplancton jusqu’à 100 individus microscopiques au maximum (M. Allen, 1919). Le nombre des cellules du phytoplancton n’atteint habituellement pas celui des individus animaux hétérotrophes. Ni les bactéries, ni le nanoplancton n’y sont compris. Il faut ainsi, en fin de compte, admettre que la pellicule planctonique comporte des centaines,