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seconde. Cette grandeur peut atteindre des milliers de centimètres par seconde, tandis qu’elle n’atteint habituellement que 1,5 à 2,5 centimètres-seconde pour les algues littorales (quelques dizaines de cm.-sec. au maximum). Si l’envahissement de la surface de l’Océan (correspondant à l’énergie rayonnante reçue par sa surface) dépendait seulement de la vitesse v, le plancton devrait occuper une surface de la mer environ 100 fois plus grande que celle des grandes algues. La distribution de ces divers appareils de formation d’oxygène libre répond effectivement à l’ordre de cette grandeur. Les algues littorales ne peuvent être rencontrées que dans les régions peu profondes de l’Océan[1]. L’aire des mers[2] selon J. Schokalsky (1917) ne dépasse pas 8 pour 100 de la surface de l’Océan ; mais une très petite partie seulement des mers est recouverte d’une couche de grosses algues et d’herbes. Huit centièmes sont évidemment la limite maxima de l’occupation de la surface par les plantes littorales, limite de fait inaccessible pour elles. Les concentrations flottantes des algues de sargasses jouent un rôle encore plus insignifiant. Leur plus grand amas, la mer des Sargasses, correspond à 0,02 pour 100 de la surface de l’Océan.


127. — La vie verte, rarement visible à l’œil nu dans l’Océan, est loin de comprendre toute la manifestation vitale de l’hydrosphère. Le puissant développement de la vie hétérotrophe, très caractéristique pour l’hydrosphère, n’est que rarement observé sur la Terre ferme. L’impression générale produite par la vie de l’Océan et qui n’est probablement pas inexacte, est

  1. Dans le cas où de grandes profondeurs se rapprochent des rivages, la couche des algues occupe une aire insignifiante.
  2. C’est-à-dire dans les profondeurs au-dessous de 1 000 à 1 200 mètres, les bas-fonds y compris.