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se manifeste la répercussion de la matière vivante de l’Océan sur la géochimie de la planète. On verra que les fonctions des diverses pellicules et concentrations vitales sont dans les temps géologiques, immuables, déterminées et différentes.


126. — Comme on l’a vu plus haut (§ 55), toute la surface de l’Océan est recouverte d’une couche continue de vie verte. C’est le champ d’élaboration de l’oxygène libre, dont toute la masse d’eau est pénétrée, jusqu’aux plus profondes fosses, jusqu’au fond même, par suite de processus de diffusion et de convection.

Les organismes autotrophes verts de l’Océan, pris en totalité, sont principalement concentrés dans sa partie supérieure et pas au-dessous de 100 mètres. Au delà de 400 mètres se trouvent généralement les animaux hétérotrophes seuls et les bactéries.

D’une part, toute la surface de l’Océan est le domaine du phytoplancton chlorophyllien ; d’autre part, ce sont les grandes plantes, algues et herbes marines, qui par places occupent le premier rang. Elles forment deux types de gisements très divers, bien qu’on ne les distingue souvent pas. Les algues et les herbes se développent avec puissance dans les régions littorales, peu profondes de l’Océan (concentrations littorales). Mais, par endroits, les herbes forment des masses flottantes en plein Océan, dont la mer des Sargasses est un exemple frappant, sa surface dépassant 100 000 kilomètres carrés (concentrations sargassiques).

Les organismes unicellulaires microscopiques, concentrés principalement à la surface de l’Océan dans le plancton constituent la masse essentielle de la vie verte.

C’est la conséquence de l’intensité plus considérable de leur multiplication. La multiplication du plancton répond à la grandeur v, égale à 250 à 275 centimètres