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sous-sols à une profondeur de quelques mètres, parfois à plus de 10 mètres, s’il ne rencontre aucun obstacle à son passage sous forme de roches massives, solides, toujours dénuées d’oxygène libre, et dont les traces peuvent cependant pénétrer dans les parties supérieures de ces roches toujours en contact avec l’eau du milieu ambiant.

Les cavités et les fissures libres, accessibles à la pénétration de l’air, atteignent en des cas exceptionnels une profondeur de quelques centaines de mètres. Ce sont les puits de sonde et les mines, œuvres de l’humanité civilisée, qui atteignent la plus grande profondeur, dépassant 2 kilomètres, mais leur importance est insignifiante, considérée à l’échelle de la biosphère.

D’ailleurs, ramenées au niveau de l’Océan, toutes ces profondeurs le dépassent rarement de beaucoup. Les parties basses et profondes des continents lui sont souvent supérieures. La dépression continentale la plus profonde dépasse d’un peu un kilomètre : le fond, riche en vie, du Baïkal, véritable mer d’eau douce dans la Sibérie, atteint 1 050 mètres au-dessous du niveau de l’Océan.

Il est certain que la vie sur la Terre ferme — tenant même compte de la vie anaérobie — ne dépasse nulle part les profondeurs de la planète qui lui sont accessibles dans l’hydrosphère. Il semble que la vie dans les profondeurs sous-continentales n’atteint jamais la profondeur moyenne de l’hydrosphère (3 km. 800). Il est vrai, que les recherches récentes sur la genèse des pétroles et de l’hydrogène sulfhydrique abaissent sensiblement la limite inférieure de la vie anaérobie. La genèse de ces minéraux phréatiques paraît être biogène et avoir lieu à des températures beaucoup plus élevées que celles de la surface terrestre. Mais même si les organismes bactériens qui y prennent part étaient des organismes très thermophiles (ce